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FRIDA KAHLO

Publié le par annepaingault

 

Peintre émancipée,peintre mexicaine morte en 1954, à 47 ans.

 

Frida Kahlo, une femme peintre émancipée



Rebelle dès son jeune âge, Frida Kahlo mène sa vie avec force et passion.
Engagée dans le combat politique, proche des idéaux communistes, elle est l'une des femmes les plus marquantes de l'ère révolutionnaire mexicaine. Émancipée, elle ne veut pas suivre le chemin tout tracé de la femme mexicaine du début du siècle. Elle veut étudier, elle veut voyager, elle veut la liberté et le plaisir ! Elle lutte aussi pour la défense des plus démunis et pour la reconnaissance des anciennes cultures mexicaines.
Après une maladie d'enfance et un terrible accident, elle met en scène son corps et sa souffrance dans ses tableaux : son style de peinture, les thèmes qu'elle aborde dans ses toiles la mèneront à la célébrité. D'André Breton à Picasso, de Henry Ford à Trotski, Frida Kahlo a croisé les plus grands esprits de l'époque, qui ont tous vu en cette femme un être d'exception !
Biographie suivie d'un entretien exclusif avec deux compagnons de Frida Kahlo : Rina Lazo et Arturo Garcia Bustos.


 

 

Septembre 1925. Frida Kahlo, 17 ans, est victime d’un accident de bus d’une violence innouie. Le corps broyé,

A son arrivée à l'hôpital, on ne lui donne pas la moindre chance de survie.
Un mois après, elle est pourtant toujours en vie et on livre le premier diagnostic complet :
Fracture de la troisième et de la quatrième vertèbre lombaire, trois fractures du bassin, onze fractures au pied droit, luxation du coude gauche, blessure profonde de l'abdomen, produite par une barre de fer qui est entrée par la hanche gauche et ressortie par le sexe, déchirant la lèvre gauche. Péritonite aiguë. Cystite nécessitant une sonde pendant de nombreux jours.
Trente-deux opérations lui seront infligées suite à cet accident et aux complications qui en découleront



la jeune mexicaine reste clouée au lit pendant deux ans et sera condamnée à porter un corset jusqu’à la fin de ses jours. Bien sûr, elle tire un trait sur ses études de médecine.
Mais bientôt l’envie de dessiner la surprend. Puis celle de se baigner dans la couleur, s’en imprégner, l’absorber.
 Pour que « le monde s’éclaire », dit-elle. Surgissent ainsi ses premiers autoportraits, nés d’un miroir obsédant, placé dans le ciel de son lit à baldaquin.
Et la peinture émane de la souffrance, douloureusement, laborieusement.
Elle sera dès lors un échappatoire à son calvaire, une façon d’exister, d’exorciser ses épreuves.
A 22 ans, la belle Frida tombe sous le charme d’une sorte de Rodin mexicain, Diego Rivera.


 

Frida Kahlo et Diego Rivera,
par Nickolas Murray


 Cet ogre de 20 ans son aîné, imposant, scandaleux, « mythique ou mythomane » selon Elie Faure, fait entrer dans sa vie  un souffle spirituel, impétueux, ravageur comme une tempête devant laquelle tout frissonne et se plie, mais tout s’anime aussi. Leur mariage est tumultueux. Richement bohème et révolutionnaire, le couple divorcera puis se remariera. Car plus fort que tout, leur dénominateur commun, la peinture, les relie : lui peignant à son échelle, monumentale, tourné vers l’extérieur, le social; elle, à des proportions réduites, tournée vers l’intérieur, l’espace du dedans. Frida expose à New York en 1938 puis à Paris en 1939. Telle une Princesse de légende, parée de bijoux et de robes chatoyantes,  elle s’entoure très vite d’une foule d’admirateurs, et pas des moindres : Duchamp, Picasso, Kandinsky… Classée par Breton parmi les surréalistes, l’artiste lui rétorque qu’elle peint non ses rêves mais « sa propre réalité ». Cela, sans le moindre désir de gloire ou d’ambition, « pour se faire plaisir surtout ». En tous cas, pour la première fois peut-être, un peintre a exprimé une  psychologie, une sensibilité, des sentiments exclusivement féminins : la naissance, l’avortement, sa maternité inassouvie, et « s’arracha sein et coeur pour dire la vérité biologique qu’elle sent en eux »(Rivera).




Partout elle sème sa signature rouge sang, symbole de vie et de douleur, de passion et de mort.
Partout aussi, des rubans, des cordelettes dans sa coiffure, autour de son cou l’enlacent comme autant de veines pourpres.
Et toujours coulent les larmes du désespoir.




Frida est une femme impulsive et entière, elle n’a jamais fait de compromis, que ce soit dans son art ou dans sa vie.
Juste avant de mourir, elle écrit
« Viva la Vida »
sur sa dernière toile…



 

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